Simon a 25 ans. Originaire de Montpellier il passe son temps entre Poitiers et Paris. Il se souvient très bien du jour où la pop est entrée dans sa vie. « J’écoutais beaucoup les Beach Boys. J’avais 10 ans, et aujourd’hui, ils sont encore là. Je partais en colonie de vacances, en Auvergne. Beaucoup de mes chansons découlent de cet endroit, une région totalement déserte, pour moi une sorte de Far West Français. Il fallait qu’on choisisse des chansons de rassemblement. Moi, j’ai choisi I Get Around ». Les garçons de la plage au commencement. Parce que les harmonies vocales, la beauté de la chose. Et l’histoire qui va avec. Une histoire de famille, de mort, qui lui inspira d’ailleurs un morceau, Marina Del Rey.
Mais avant, il y eut dix années de piano. Puis les premiers groupes, en tant que guitariste. Avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui : chanteur, auteur, compositeur, et, fait assez rare pour un aussi jeune artiste, arrangeur. Simon enregistre des démos et se frotte aux premières scènes. Et très vite, naît cette envie de ne pas souffrir d’une étiquette. Simon ne sera ni chanson, ni pop, et privilégiera la simplicité des textes, qui n’est pas la facilité : « J’aime Bashung, mais je ne pourrais pas le chanter. J’aime l’écriture d’un Duval, un mec qui a bossé avec Chamfort ». On ajoutera que bien au-delà de l’hexagone, la musique de Simon cite Divine Comedy, Last Shadow Puppets, Randy Newman. La pop dans ce qu’elle a de plus classieuse.
En studio avec Dominique Blanc-Francard, Simon joue de (presque) tout, convoque quelques potes, quelques rencontres, et accouche de ce premier EP. Et apprend. A laisser filer ses chansons, à aimer ses imperfections. Au détour de ces cinq titres, il raconte une belle histoire. On y croise des questionnements sur la mort, sur la véritable importance de l’Amour, du couple… La vie. Et sur scène, la solitude qui va avec: « Avant, j’étais accompagné, mais maintenant, c’est moi face au public. C’est un défi, j’aime ça. J’imagine un concert comme un sportif qui va sur le terrain. J’arrive, je suis déjà à fond. Et j’ai le droit d’y faire ce que je veux ». Il ne se prive pas, jouant avec le public, détournant ses propres chansons, riant des plus sombres avant de nous soutirer des larmes sur les plus enjouées.
Honnête, timide, d’une maturité artistique folle, Simon va pourtant devoir s’exposer. Cet EP, cette première déclaration, le place sur l’échiquier pop des futurs grands, des têtes à suivre. Un artiste singulier, une voix reconnaissable entre mille au service de textes mêlant le noir et le lumineux. Notez le bien, il s’appelle Simon. Simon Autain.